Des échappatoires pour limiter la mortalité du Desman dans les canaux

Les canaux d’irrigation ou les aménagements qui leur sont associés sont aujourd’hui suspectés d’entrainer des mortalités de Desman. En effet, des témoignages collectés dans le cadre du PNA 2010-2015 (Sylvain Dauré et Evelyne Giné, FRNC 2010 ; GREGE, juin 2014 ; BDD FRNC 2017) ont révélé des cas de mortalités de Desman liés aux tuyaux de captage ou d’évacuation dans lesquels les animaux peuvent se coincer, ou encore à des parties tubées sur de grandes longueurs et susceptibles de totalement s’ennoyer, qui constituent alors un piège mortel. En outre, certains canaux étroits, peu profonds et de faible débit, rendent le desman plus vulnérable à ses prédateurs.

Afin de réduire ce facteur de surmortalité, les actions C2 et D2 visent à expérimenter divers systèmes d’échappatoires et à en évaluer l’efficacité avec des suivis dédiés.

La fédération des réserves catalanes, le GREGE, l’ASA du canal de Mosset, la mairie de Mosset et Pedro Lopes se sont associés pour mener cette expérimentation sur la commune de Mosset sur les canaux en connexion avec la rivière la Castellane.

Après un premier recensement des linéaires à risque, quelques essais préalables de matériels et matériaux, trois premières échappatoires ont été confectionnées en granit, sous la forme de rampes installées le long de la paroi du canal pour permettre à tout animal en détresse de s’extraire. Des capteurs d’empreintes à encre sont mis en place pour tester l’efficacité de ces aménagements, contrôlés tous les 7 jours au minimum. En parallèle un suivi des rampes est effectué pour s’assurer qu’elles n’accumulent pas les débris tombés dans le canal et les nettoyer le cas échéant.

A l’issue des deux premiers mois de suivi, les résultats des capteurs d’empreintes sont encourageants. Ils indiquent que les rampes semblent fonctionnelles, avec la sortie d’un micromammifère de type mulot ou campagnol, d’une musaraigne, et d’un amphibien (grenouille ou crapaud). On observe également que ces aménagements ne constituent pas d’obstacle important à la circulation des débris, point de départ d’une bonne acceptation par les gestionnaires des canaux.